Interview de Mirco!

Fier d’avoir remporté un succès historique en Ecosse, le trois-quarts centre Mirco Bergamasco se félicite de la progression de l’Italie. Le Parisien met en évidence les nouvelles ambitions de son équipe.

« Continuer à grandir »

On sent une nouvelle approche…
Oui. Mais le problème, c’est que quand tu tiens tête aux meilleures équipes pendant des années mais sans gagner, le public, et nous aussi, on est surpris lorsqu’on gagne enfin. On est parvenu à s’imposer en Ecosse mais ce n’est pas fini. Même si ce résultat nous a soulagés, il nous donne envie de poursuivre dans ce sens. On doit continuer à grandir.

L’Ecosse vous a-t-il pris de haut ?

Je ne crois pas et je ne l’espère pas. On sait qu’ils viennent de battre dans leur stade tour à tour la France, l’Angleterre et l’Ecosse. Ce n’est pas une petite équipe, même si ce n’est pas la meilleure. Cette fois-ci, on a profité des erreurs de notre adversaire. On a marqué les points au bon moment.

Quel est votre objectif pour la fin de Tournoi ?
On a la chance d’avoir deux matchs à Rome. C’est bien d’évoluer devant notre public. En Ecosse, ils étaient plus de 6 000 supporters dans le stade. C’est beaucoup pour notre équipe. Ce fut une émotion énorme. Il va falloir préparer nos deux matchs comme celui de samedi. Mais c’est le plus fort qui s’imposera.

En vue de la Coupe du monde, pensez-vous avoir marqué les esprits ?
Je ne pense pas. La Coupe du monde, c’est totalement différent du tournoi des VI nations. Les esprits, les stades sont différents. Les matchs, qui vont arriver avant la coupe, doivent être pris pour grandir. Pour l’instant, on n’y pense pas. On verra après.

Mirco Bergamasco, on vous imagine heureux d’avoir remporté cette première victoire à l’extérieur ?
Ca fait très plaisir de gagner. Cela faisait longtemps que l’on cherchait ce succès. Notre travail commence à payer. Cette victoire fait surtout du bien au moral. Notre équipe a un très bon esprit et il ne manquait que ce résultat. Depuis plusieurs années, on a souvent été proche mais c’était frustrant car on travaillait beaucoup pour finalement pas grand-chose. Cette fois-ci, on a suivi le plan de jeu étudié durant toute la semaine. Notre travail a payé.

Quelle a été l’ambiance après la victoire ?
On était euphorique. C’est un succès historique pour l’Italie. Une de nos plus belles victoires dans le Tournoi. Ce résultat positif, dans tous les sens, a été vécu comme une libération.

Comment expliquer ce début de match parfait ?
On a bien défendu. On a inscrit deux essais d’interception et un en contre. Après, on a également eu la chance de les contrer. Marquer trois essais dans les six premières minutes, c’est bien. Mais c’est difficile à gérer pendant les 74 minutes restantes. On trouve le temps long. On a dû redoubler d’attention car dans le rugby, ça peut aller vite. Il ne fallait pas se laisser aller. Vingt-et-un points points, ce n’est pas beaucoup en rugby. Avec le temps restant, l’Ecosse aurait largement pu revenir. Mais l’équipe a su rester solidaire.

Avez-vous douté dans votre capacité à tenir le résultat ?

Dans un match, il y a toujours des moments critiques. L’Ecosse a beaucoup tenté et cela aurait pu nous pousser à la faute. On est conscients d’avoir eu du mal durant la seconde mi-temps, autour de la soixantième minute. On devient mature. Cela montre tout le travail effectué. Puis cette année, on arrive à tenir une rencontre entière mentalement. On ne donne plus de ballon à l’adversaire, comme contre la France. C’était important de rectifier le tir.

L’Italie est-elle désormais capable de profiter des faiblesses de l’adversaire ?
Oui. Mais pour faire encore progresser l’Italie, il faut continuer. Il ne faut pas se contenter de ce seul résultat. Il faut prendre les matchs les uns après les autres avec l’intention de gagner. On ne veut plus finir des rencontres avec seulement quelques points de retard. Maintenant, on veut gagner.